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Saint Joseph
Retraite juin 2021.
Enseignement sur saint Joseph depuis l’encyclique du pape François « PATRIS CORDE : avec un coeur
de père ».
Par frère Maximilien LAUNAY et frère Norbert JORION
Jour 1 – lundi 28 juin (frère Maximilien)
Nous pouvons rencontrer le Seigneur à travers les icônes que vous écrivez et à travers la prière
que l’on partage plusieurs fois par jour. Mais il faut enrichir l’intelligence de la foi.
Le pape François a ouvert l’année saint Joseph le 8 décembre 2020 pour le 150e anniversaire
de la déclaration du pape Pie IX nommant saint Joseph patron de l’Eglise universelle (c’est-àdire
catholique).
Durant cette retraite, on va réfléchir à la figure de saint Joseph à partir de la lettre apostolique
du pape François : « Patris Corde, avec un coeur de Père. »
Le pape accorde 7 attributs à saint Joseph :
- Saint Joseph est un père aimé ;
- Il est père dans la tendresse ;
- Joseph est un père dans l’obéissance ;
- Il est père dans l’accueil ;
- C’est un père au courage créatif ;
- Un père travailleur ;
- Et aussi un père de l’ombre.
1 - SAINT JOSEPH EST UN PERE AIME
Saint Joseph, époux de Marie et père adoptif de Jésus, est un grand saint, aimé depuis tous
temps par le peuple chrétien. Il est aimé du Père, comme tout homme. Tout vient de Dieu et
retourne à Lui.
Saint Joseph, comme chacun de nous, est aimé du Père des Cieux, aimé par Lui et sauvé par
Lui, Dieu Père, Fils et Esprit Saint (Marie est à part, sauvée par anticipation).
Saint Joseph a été aimé et aussi appelé. Sa vocation est d’être époux de la Vierge Marie et
père adoptif de Jésus.
Concernant les évangiles, seuls ceux de Matthieu et Luc le mentionnent. Joseph est présenté
comme un humble charpentier, promis en mariage à Marie ; il respecte la Loi et obéit aux
songes envoyés par Dieu ; il assiste à la naissance de Jésus, est témoin de l’adoration des
bergers et des mages. C’est lui qui donne son nom à Jésus, qui le présente au Temple avec
Marie, qui le soustrait à Hérode en fuyant en Egypte et le cherche à Jérusalem lorsqu’il a 12
ans et qu’il reste au Temple.
Joseph représente la force tranquille de quelqu’un qui est là, vraiment là dans le silence. Nous
aussi sommes aimés et appelés à répondre à une vocation précise ; et nous sommes tous
appelés à répondre à une vocation à la sainteté.
Le pape François insiste sur le fait que saint Joseph a toujours été aimé, dès le début du
christianisme. Il suffit de se référer à Saint Jean Chrysostome (Orient) et aux Pères de l’Eglise
(Occident), dès le IVe siècle. Dans l’art chrétien d’occident, on commence à représenter saint
Joseph.
Dès les XIIe et XIIIe siècles, on structure la foi, les pensées de foi (on fait des Sommes). On écrit
beaucoup, on prêche beaucoup.
Avant saint Thomas d’Aquin, on a eu saint Bernard, vrai amoureux de la Vierge Marie et qui a
donc écrit des pages magnifiques sur saint Joseph.
On se met ensuite à enseigner la foi et donc on parle de saint Joseph (cf. saint Bonaventure,
franciscain contemporain de saint Thomas d’Aquin).
Avec la piété, le culte va aussi se déployer.
Vers les XIIe et XIIIe siècles, on assiste à une séparation entre ce qui se vit dans l’Eglise et ce
qui s’enseigne dans les universités. Dès le début du Moyen-Age se dessine un mouvement qui
fait de la messe un acte privé du prêtre ; la théologie, qui se faisait à partir de la liturgie, se
trouve séparée du culte.
Les fidèles viennent assister ou prier. La piété des fidèles, la piété populaire se déploie. Saint
Joseph a vraiment sa place dans cette piété populaire au sens noble du terme.
A partir du XVe siècle, le culte liturgique de saint Joseph arrive dans l’Eglise (Pape Sixte V).
Et surtout au XVIIe siècle, le siècle d’or, on redécouvre saint Joseph (en France, en Espagne)
qui est un saint très proche. On écrit des odes à saint Joseph, on le fête : le 19 mars en
Occident, en juillet en Orient.
Le pape Grégoire V en fait une fête d’obligation.
Louis XIV, en 1661, consacre la France à saint Joseph.
Au XIXe, Pie IX proclame saint Joseph patron de l’Europe.
Fin XIXe, Léon XIII montre saint Joseph comme modèle des travailleurs. Il a été le premier pape
à publier une encyclique sociale. Depuis, tous les papes en ont publié au moins une.
Pie XII déclare le 1er mai fête liturgique de saint Joseph, artisan-travailleur.
Saint Jean XXIII a demandé que le nom de Joseph soit dit dans la prière eucharistique n°1 ;
depuis le pape François, son nom est mentionné dans toutes les prières eucharistiques.
Dans son encyclique, le pape François fait référence à Joseph, fils de Jacob (cf Gn 37, 11-28).
Il écrit que « la confiance du peuple en saint Joseph est résumée dans l’expression "ite ad
Joseph" qui fait référence au temps de la famine en Egypte quand les gens demandaient du
pain au pharaon, et il répondait : "Allez trouver Joseph, et faites ce qu’il vous dira" ». Il s’agit
de Joseph d’Egypte. Mais tout l’Ancien Testament est une prophétie du Christ. Joseph
d’Egypte sauve son peuple. C’est une figure qui annonce Jésus. La référence, c’est le Christ et
le Christ seul.
Par cette référence, le pape nous dit de ne pas hésiter à recourir à saint Joseph dans notre
prière. Depuis des siècles, les fidèles vont vers lui, comme avant, dans l’Ancien Testament, on
allait à Joseph fils de Jacob demander du pain.
Mais attention ! les saints sont nos intercesseurs. Allons porter nos prières à saint Joseph,
l’époux de la Vierge Marie, en nous disant qu’il va les porter au Christ, que la figure de Joseph
fils de Jacob annonçait.
Jour 2 – mardi 29 juin (frère Maximilien)
2 -SAINT JOSEPH EST UN PERE DANS LA TENDRESSE
Le pape dit que saint Joseph est père dans la tendresse mais c’est difficile de s’appuyer sur des
textes.
Jésus a vu en Joseph la tendresse de Dieu, c’est-à-dire la sainteté. Dieu seul est saint et aux
hommes et aux femmes qui vivent en désir de Dieu, Dieu donne certains aspects de sa propre
sainteté.
Ces vertus que les saints déploient sont des dons de Dieu pour ces saints-là. Pour saint Joseph,
on n’a pas d’exemple mais le pape avance que Jésus a vu en Joseph la tendresse de Dieu.
Joseph a agi envers Jésus comme Dieu. Tout vient de Dieu et retourne à Dieu. Le saint est un
canal vers Dieu (par exemple, saint Bernard quand il parle de la Vierge Marie).
Contemplons la manière dont agit saint Joseph ; ça nous permet de contempler la tendresse
de Dieu.
Le pape est obligé de parler de Dieu ; dire que Dieu est tendresse parcourt tout l’Ancien
Testament.
Voyons Joël : « Revenez au Seigneur votre Dieu car il est tendre et miséricordieux, lent à la
colère et plein d’amour, renonçant au châtiment. Qui sait ? Il pourrait revenir, il pourrait
renoncer au châtiment… » (2, 12) et le psaume 102 : « Le Seigneur est tendresse et pitié, lent
à la colère et plein d’amour ».
→ ce sont deux manières de parler de Dieu qui se ressemblent mais ne sont pas synonymes.
Dieu est tendre = il agit avec tendresse : c’est une action vis-à-vis de tous.
Dieu est la tendresse même = c’est pour cela qu’il agit avec tendresse.
→ ça enrichit notre manière de contempler Dieu. Puisqu’il est la tendresse même, on le
contemple dans ce qu’il est.
Parler de la tendresse de Dieu, c’est parler de Dieu tel qu’il est et c’est parler de son action
envers nous.
Pour dire cette tendresse (miséricorde, amour, douceur…), il faut aller voir le prophète Osée,
chapitre 2, versets 1 à 9 :
Dieu dit à Osée comment agir pour amener ses contemporains à se convertir. Il en a « ras-lebol
» de l’humanité et de son peuple. Pour montrer ça, Osée doit épouser une prostituée,
Gomer, qui va finir par partir rejoindre ses amants. Dieu demande à Osée d’aller de nouveau
séduire Gomer. Dieu reste toujours fidèles à son peuple ; il va toujours le sauver, prendre soin
de lui.
Dieu parle de tout l’amour qu’il a pour son peuple. Ce texte nous parle de la tendresse de
Dieu.
Malgré tout, parce qu’il est Dieu, il n’agit pas selon sa colère. C’est la page de la tendresse :
Dieu est pris aux tripes, il nous aime tellement, il a un coeur qui se penche vers la misère.
En contemplant saint Joseph, Jésus a vu la tendresse même de Dieu. En contemplant saint
Joseph, on peut voir cette tendresse. Il s’agit pour nous de vivre de la tendresse même de
Dieu.
Allez voir aussi l’exhortation apostolique sur la sainteté « Gaudete et exultate ». Il s’agit d’un
commentaire des Béatitudes qui donne envie d’être saint.
« Heureux les doux, car ils posséderont la terre » : en essayant de vivre cette béatitude, je
participe à la tendresse de Dieu. Comme Jésus, qui nous dit « Je suis doux et humble de
coeur ».
La douceur, ce n’est pas la naïveté ; c’est exercer la charité parfaite.
La charité parfaite consiste à supporter les défauts des autres, ne point s’étonner de leur
faiblesse. Malgré ses défauts, je sais que Dieu l’aime (ça me concerne aussi : malgré mes
défauts, Dieu m’aime).
La douceur est l’expression de la pauvreté intérieure de celui qui place toute sa confiance en
Dieu.
Ces trois mots vont ensemble : confiance – tendresse – douceur.
Jour 3 – mercredi 30 juin (frère Maximilien)
3 – JOSEPH COMME PERE DANS L’OBEISSANCE
Obéissance : ce mot n’est pas très agréable à entendre, à comprendre, à vivre. Saint Joseph
est présenté comme un exemple de l’obéissance.
Jésus est l’obéissant par excellence. Mais il a appris l’obéissance auprès de saint Joseph.
Dans l’évangile de Matthieu, saint Joseph est silencieux mais très présent. Dieu lui parle en
songe (le songe est un des moyens utilisés par le Seigneur pour communiquer). Les songes
poussent saint Joseph à agir et à obéir à la volonté de Dieu. Grâce à l’obéissance à la voix de
Dieu, Joseph sauve Marie et l’Enfant ; ainsi, Jésus pourra accomplir sa mission.
Regardons la peinture d’Arcabas :
On voit l’ange du Seigneur qui parle à l’oreille de Joseph comme pour lui dire un secret. L’ange
est extérieur mais sa forme épouse celle du corps de Joseph endormi : la voix est à l’intérieur,
au fond de Joseph, parce que Joseph est un homme de Dieu. Ça signifie que Dieu parle au
coeur de la conscience de chacun. L’obéissance demande à ce qu’on soit des hommes et des
femmes de Dieu.
L’ange est envoyé par Dieu : il n’a pas de limite en hauteur. C’est le Seigneur qui est la lumière.
La torche allumée semble éteinte en présence de l’ange ; sa lumière est Dieu lui-même.
Joseph est endormi, complètement abandonné et donné et en même temps, recouvert d’un
drap doré, comme l’ange de Dieu. Ça signifie qu’il est rempli du Seigneur parce qu’il a une vie
de prière, de sacrements, de charité. Ses yeux sont recouverts. Il est aveugle. En fait, il ne
comprend rien.
La vie religieuse est un signe pour le monde : l’obéissance radicale, la chasteté radicale. Parce
qu’on est tous appelés à l’obéissance et à la chasteté. L’obéissance religieuse n’est pas une
obéissance aveugle. C’est une obéissance dans le dialogue.
Quand l’enfant est né, Joseph a un deuxième songe : on en veut à la vie de l’enfant. Voyons
cet autre tableau d’Arcabas :
Saint Joseph est le personnage bleu, bizarre. Il enlace Marie et la protège. L’autre personne
est le passeur qui fait passer des eaux les plus sombres vers les eaux les plus claires. Joseph
ressemble au Joseph de la Nativité d’Arcabas. Il est le père de la Sainte Famille.
La croix et la colombe représentent l’Egypte. Jésus est déjà en marche vers la croix. L’âne est
aussi celui de la crèche celui des Rameaux. Joseph sauve l’enfant et sa mère ; Jésus va sauver
le monde.
Joseph aura un troisième songe : quand Hérode est mort. C’est le retour d’Egypte. Mais Joseph
a peur d’Arkélaüs, encore plus terrible qu’Hérode. Il a un quatrième songe qui le fait s’arrêter
à Nazareth.
Joseph est obéissant parce qu’il est plein de Dieu ; c’est un homme juste, un homme plein de
la Loi de Dieu qui n’est pas un joug mais qui naît dans son coeur. Chez saint Luc, on voit saint
Joseph obéissant, au monde pour le recensement, à la Loi pour la présentation au Temple et
la Pâque à Jérusalem.
Donc, Jésus a appris l’obéissance absolue à l’école de Joseph.
Cf. la conférence de Carême 2018 sur l’obéissance, du Cardinal Cantalamessa. On a envie
d’être obéissant à l’Esprit Saint. Mais s’il faut se soumettre à une loi, on est davantage
réticents. Il faut regarder le Christ pour voir notre manière d’obéir. Regardons comment le
Christ est obéissant ; regardons comment il faut recevoir l’obéissance comme une grâce du
baptême ; regardons comment l’appliquer dans notre vie.
Dans la vie du Christ lui-même, l’obéissance n’est pas d’abord une idée mais des actes : le
Christ fut obéissant jusqu’à la mort, et la mort de la croix. Pour saint Joseph, aller offrir deux
tourterelles, c’est un acte d’obéissance à la Loi.
Il faut savoir recevoir l’obéissance comme une grâce. C’est un don avant d’être une vertu. La
grâce nous donne la capacité de faire. La grâce de l’obéissance nous permet d’obéir. C’est une
oeuvre de Dieu. L’obéissance s’enracine dans le baptême.
La vie religieuse n’est rien d’autre que le baptême, qui est déjà comme un don de Dieu et non
comme un devoir. C’est notre devoir, notre appel à la sainteté que de vivre l’obéissance.
Obéissance = dans le Nouveau Testament, ça se réfère presque toujours à Dieu.
Le Christ a institué l’Eglise, qui est un mystère. La hiérarchie de l’Eglise en est une composante
nécessaire, quoiqu’il ne faille pas réduire l’Eglise à cette composante. C’est aussi par une
obéissance aux supérieurs que l’on peut obéir à Dieu. L’Eglise nous a été donnée par le Christ
comme chemin d’obéissance. Mais la hiérarchie n’est pas toute puissante. Ce n’est pas qu’une
hiérarchie. L’Esprit Saint suscite des vocations, des charismes. Donc, il y a dialogue entre le
hiérarchique et le charismatique
→ tension féconde entre obéissance à nos supérieurs hiérarchiques et tout en restant
attentifs aux motions de l’Esprit Saint.
Saint Joseph est pour nous un modèle.
Jour 4 – jeudi 1er juillet (frère Norbert)
Le pape François divise sa lettre apostolique en sept paragraphes ; il nous donne sept notes
pour décrire la paternité de Joseph. Sept est le chiffre de la perfection. Ce n’est pas un choix
anodin. La structure de la lettre reflète quelque chose de la perfection de saint Joseph. Sept
est le chiffre de la divinité : la paternité de Joseph vient de Dieu.
4 – JOSEPH EST PERE DANS L’ACCUEIL
Joseph est un modèle de paternité parce qu’il se révèle maître de l’accueil. Il assume
l’imprévu, la difficulté. Il n’accueille pas la difficulté par faiblesse (ce sur quoi je n’ai pas prise,
je dois l’accepter) mais, parce qu’il est doté de la force de la foi, il peut intégrer cet imprévu,
cette faiblesse.
Le pape dit que Joseph a tant de force qu’il peut accepter l’inacceptable. Il peut surmonter
toutes les épreuves parce sa force vient de Dieu. Dieu offre une vie large, pleine de souffle. La
prise de risque est possible, pour un bénéfice maximal, sans crainte parce Dieu est là.
Le pape propose deux pistes d’actualisation :
* Cette manière qu’a Joseph de vivre sa paternité nous invite à intégrer nos faiblesses.
Dieu ne nous aime pas malgré nos limites mais pour nos limites. Il a envoyé son Fils pour nous
délivrer du péché. Pas malgré nos faiblesses, mais pour nos faiblesses.
Si la foi de saint Joseph brûle en nous maintenant, elle nous invite à accueillir nos faiblesses
et nos limites. Il nous faut intégrer la part d’obscurité que comporte notre vie. Si on accueille,
alors nous pouvons unifier notre vie par la foi et l’espérance.
Il ne s’agit pas de repousser la part d’ombre mais de l’intégrer pour pouvoir y amener la
lumière. Assumer nos faiblesses est le début de la guérison.
* L’accueil des étrangers (par rapport aux migrants, notamment). Quelle est la qualité
de notre accueil de l’autre ? et l’autre dans toute sa différence. J’ai à accueillir l’autre tel qu’il
est, avec sa part d’ombre aussi. Est-ce qu’on n’est pas accoutumés à toutes ces violences, ces
morts ? Notre coeur n’est-il pas anesthésié ? Quelle miséricorde s’exprime dans notre regard,
nos paroles ?
→ cela nous ramène à l’écologie intégrale ou écologie chrétienne. On utilise ce concept pour
défendre toute la vie. Or, l’écologie intégrale n’est utilisée que pour combattre l’avortement
ou l’euthanasie alors qu’il faut prendre soin de toute la vie et de toute vie, de tout l’homme
et de tout homme. Donc, la défense du migrant fait aussi partie de l’écologie intégrale. Il s’agit
de cohérence, et nous avons, en tant que chrétiens, un devoir de cohérence.
Autre élément, trouvé dans « Amoris Laetitia » (exhortation apostolique du pape François sur
la famille, de 2016) : la pédagogie divine, concept qui revient assez fréquemment chez les
théologiens.
Cette idée a pris la suite de la loi de gradualité de saint Jean-Paul II. Son principe était de dire :
il y a la norme proposée par l’Eglise et il y a ce que chacun vit. Il faut garder l’objectif de la
norme, être en chemin pour y arriver. Donc, personne ne peut donner de leçon de morale.
C’est tous les jours qu’on doit se sanctifier.
Le pape François a repris cette loi et l’a développée par le principe de la pédagogie divine. Au
lieu de mettre le doigt sur le péché, on insiste sur les progrès réalisés. On propose des remèdes
plutôt que des sanctions. La pédagogie divine nous permet de vivre cette notion d’accueil de
nos faiblesses et d’accueil de l’autre. C’est le chemin d’une vie.
5 – SAINT JOSEPH, PERE AU COURAGE CREATIF
Il s’agit d’un paragraphe assez beau et original. Joseph fait face à l’imprévu et il fait preuve de
créativité.
Ex : pas de place pour l’accouchement, il trouve une étable.
On peut faire un parallèle avec les hommes qui portent la charge de l’évangélisation : ce sont
des facilitateurs du Salut. Ils provoquent une rencontre entre le Sauveur et celui qui doit être
sauvé.
Nous devons porter le monde à Dieu pour que le monde soit sauvé ; nous devons être des
facilitateurs de la rencontre avec Dieu.
Quels sont les moyens que l’Eglise prend pour rencontrer le monde ? Et quels sont les moyens
que nous prenons personnellement ? En vivant saintement, on va aussi évangéliser.
Cependant, il est possible d’esquiver la question de manière inconsciente.
Quelle rencontre rendons-nous possible entre le Christ et le monde ?
On peut prendre Saint Joseph comme saint patron de l’évangélisation.
Jour 5 – vendredi 2 juillet (frère Maximilien))
A part le premier qualificatif « père aimé », tous les autres sont vus comme des qualités que
Jésus a apprises auprès de saint Joseph. Jésus apprend comment vivre dans le monde comme
un homme.
Comme Jésus, on peut trouver auprès de saint Joseph ces capacités.
6 – JOSEPH, PERE TRAVAILLEUR
Ce qualificatif nous conduit vers les grandes sphères du christianisme social. Et quand même,
c’est un fil rouge de l’Eglise depuis Léon XIII. : réaffirmer le droit pour tout homme à exercer
un travail et avoir une juste rémunération. Ceci hors de toute considération politique. Depuis
150 ans, l’enseignement des papes est constant pour affirmer la dignité du travail. Le travail
participe à la dignité de l’homme. Forcément, chaque pape va colorer à sa manière cette
affirmation. Par exemple :
- Léon XIII : travail digne et salaire digne
- Pie XI : s’élève contre le communisme et le nazisme ; affirme l’importance des
syndicats : les travailleurs doivent se mettre ensemble, s’aider pour que leur travail
leur permette de vivre dignement.
- Benoît XVI : cf. « Caritas in veritate » sur l’importance du dialogue social.
- François : cf. « Laudatio Si » = discours social avec comme porte d’entrée notre maison
commune.
→ tous les papes ont écrit des encycliques sociales depuis Léon XIII et tous ces textes montrent
comment le travail participe à la dignité de l’homme.
Dans Gn 1, avant le péché, Dieu crée l’homme et lui confie la terre pour la faire fructifier. Ça
signifie que le travail fait partie de la nature humaine.
Le travail n’est pas une conséquence du péché ; au contraire, il participe à la dignité de
l’homme. Saint Joseph peut nous faire découvrir la valeur du travail.
Le pape François va dire que par notre travail, on devient créateur comme Dieu. L’homme est
un créateur, comme Dieu. La personne qui travaille collabore avec Dieu et devient un peu
créatrice avec Dieu. Le travail ne se résume pas à ce qui est rémunéré. C’est tout ce qui
participe à l’’avènement du règne de Dieu.
7 – SAINT JOSEPH COMME PERE DANS L’OMBRE
Joseph est un homme silencieux mais il est vraiment là, auprès de son épouse et de Jésus.
Le pape parle de la paternité en général et donc de la paternité spirituelle, c’est-à-dire que la
paternité existe dès qu’on exerce une responsabilité dans la vie des autres.
Ainsi, le père va introduire l’enfant dans la vie, l’éduquer, lui faire aimer le monde ; c’est aussi
la tâche d’un prêtre qui aide une personne à vivre sa vie de chrétien dans le monde.
Concernant la chasteté de saint Joseph : chasteté est un mot qui fait peur. Or, c’est une vertu
positive. La chasteté est un don de Dieu ; la continence est une discipline.
Attention ! la chasteté concerne tout le monde. Elle embrasse toute notre vie. C’est la juste
distance vis-à-vis de l’autre ou, plutôt, la juste présence à l’autre : ne pas l’étouffer et ne pas
être trop loin.
Juste présence = la chasteté me demande de regarder l’autre dans les yeux et de le considérer
comme une personne.
Auprès de Joseph, apprenons la vertu de la chasteté, une des conséquences de la chasteté est
le don de soi car elle me sort de moi-même et me permet de me donner.
Joseph est celui se donne. Il éduque Jésus, ce fils qu’il reçoit, pour qu’il puisse accomplir sa
mission de sauveur.
Le silence aussi a sa juste place. Il faut savoir parler, mais de manière chaste.
Au terme de cette semaine, je vous invite à lire ou à relire « Patris corde ». Nous pouvons
redire ensemble la prière du pape François à saint Joseph, que vous avez choisie pour votre
retraite :
« Salut, gardien du Rédempteur, époux de la Vierge Marie. A toi Dieu a
confié son Fils ; en toi Marie a remis sa confiance ; avec toi le Christ est
devenu homme.
O bienheureux Joseph, montre-toi aussi un père pour nous, et conduis-nous
sur le chemin de la vie. Obtiens-nous grâce, miséricorde et
courage et défends-nous de tout mal. Amen. »
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